Economie - ECOBANK voit du rouge

Chez ECOBANK, les signaux d'une OPA sont réunis.




OPA : Offre publique d'achat

Une OPA est avant tout le moyen le plus adéquat de sauver un actif coté (cheval de course, banque, entreprise)

l'OPA intervient en général quand le management, pris dans un tourbillon de mauvaises fortunes, ne parvient pas à renouer avec les bénéfices et à redresser le cours de l'action.

Les férus de l'analyse technique estiment qu'à chaque fois que la valeur de marché est nettement en dessous de la valeur mathématique potentielle, il y'a risque de raid.

Si en plus du repli du cours, il 'a un bilan sinistré par l'accumulation des créances en souffrance, des dividendes sonnants et trébuchants non versés sur plusieurs exercices, et un actionnariat à part égales, sans véritable chef de file, vous attirez tous les possibles repreneurs du marché à la recherche d'une possibilité de gains futurs.

Bref, dans le vas d'ECOBNAK qui a tenu un conseil d'administration épique ce 16 Juin à Lomé, les conditions théoriques sont réunies pour une prise de pouvoir.


 Au terme du premier trimestre, l’on note le recul des principaux agrégats de la banque, à savoir :
-Un  produit net bancaire en baisse de 15% à 425 millions $EU (261 milliards FCFA) 
Des capitaux propres en baisse de 28% à 1,8 milliards $EU (1 133 milliards FCFA) 
Un résultat avant impôt en diminution de 28% à 75 millions $EU (46 milliards FCFA) 
Un  résultat net, en baisse de 25%, s’établit à 61 millions $EU (37 milliards FCFA) 
 -Un  total bilan en baisse de 12% à 20,4 milliards $EU (12 542 milliards FCFA) 
Ce recul lié en partie à la forte dépréciation des devises africaines par rapport au dollar intervient après un exercice 2016 difficile.  Arrivé au pouvoir il y a seulement une année et demie, le nigérian Ade Ayeyemi,  plus que jamais fragilisé, détient-il les clés de la solution? 
Encadré de près par sa doublure Greg Davis, très influent Directeur financier du groupe  et par l’incontournable Laurence Do Rego, l’ancien patron de Citi pour l’Afrique subsaharienne se dit pourtant satisfait. Une posture communicationnelle destinée sans doute à rassurer le marché. 
«Notre performance au premier trimestre a été encourageante malgré les défis macroéconomiques actuels. Toutes nos activités ont réalisé des progrès significatifs dans l’exécution de notre stratégie en continuant de se concentrer sur la maîtrise des charges, les méthodes rigoureuses de risque crédit et la numérisation des processus pour améliorer l’expérience client.» 
 La gestion rigoureuse du risque crédit, thème phare de M. Ayeyemi, se traduit par une émission de 400 millions de dollars  d’obligations convertibles réservées en grande partie aux actionnaires. Invités une nouvelle fois à passer à table, les petits infortunés actionnaires auront-ils les ressorts pour s’éviter une dilution future certaine?  Lequel de Nedbank, qui elle même a provisionné son exposition sur Ecobank à hauteur de 293 millions de dollars, de QNB aux ambitions africaines affirmées en dépit du contexte géopolitique du Golfe et de PIC aux coffres bien garnis,  sont suffisamment solides pour voler au secours d’une banque fragilisée par son expansion géographique ? À moins qu’un quatrième larron aux couleurs d’une célèbre Compagnie d’assurance présente au Moyen-Orient, au Maghreb et en Afrique Subsaharienne ne saisisse une chance unique …

Commentaires

Articles les plus consultés