Economie - Cameroun - Vue d'ensemble

Abritant plus de 25 millions d’habitants en 2018, le Cameroun est un pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Bordant l’océan Atlantique, il partage ses frontières avec la République centrafricaine (RCA), le Gabon, la Guinée équatoriale, le Nigéria et le Tchad. Les régions limitrophes avec le Nigéria (Nord-Ouest et Sud-Ouest) sont anglophones, alors que le reste du pays est francophone. Le Cameroun est richement doté en ressources naturelles (pétrole et gaz, minerais et bois précieux) et agricoles (café, coton, cacao, maïs et manioc).


Situation politique

Pays stable depuis plusieurs décennies, le Cameroun est confronté depuis quelques années aux attaques du groupe Boko Haram dans l’Extrême Nord et à un mouvement séparatiste dans les régions anglophones.
Le Cameroun continue de bénéficier d’une relative stabilité malgré un contexte régional de crise politique, sécuritaire et humanitaire.

Le Cameroun continue de bénéficier d’une relative stabilité malgré le contexte régional de crise politique, sécuritaire et humanitaire. La situation politique est restée stable comparativement à la moyenne du continent et meilleure par rapport à l’Afrique centrale depuis la grave crise socio-politique de 2008 dite « des émeutes de la faim ». Le processus démocratique se poursuit avec un cadre politique reconfiguré en mai 2013, il s'agit d'un programme décennal destiné à contribuer à la réalisation de l’ambition du Cameroun d’être un pays émergent à l’horizon 2035 marqué par la mise en place d’un Parlement bicaméral comportant une chambre haute, le Sénat, et une chambre basse, l’Assemblée nationale.
Des efforts restent à faire en matière de renforcement de l’Etat de droit et de responsabilité. De manière spécifique, le cadre juridique et judiciaire mérite d’être renforcé.

Situation de fragilite, non, oui, peut être ...

Le Cameroun n’est pas un Etat fragile mais les crises ont créé des poches de fragilité. Celles-ci constituent des risques pouvant susciter et/ou exacerber des tensions latentes jusqu’alors contenues liées entre autres, à la faible inclusion spatiale. L’accroissement jusqu’à présent maîtrisé, des dépenses humanitaires ainsi que de sécurité et de défense que ces menaces suscitent, pourrait créer à la longue, un effet d’éviction des dépenses prioritaires dans les secteurs sociaux, et/ou entraîner la hausse du déficit budgétaire.
La persistance de crises sécuritaires, à savoir Boko Haram dans l’extrême nord et les troubles sociopolitiques dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, affecte la situation économique, avec les secteurs des transports, de l’hôtellerie, des télécommunications et de l’agriculture de rente enregistrant d’importantes pertes matérielles et financières. Le Gouvernement a entamé en septembre 2019 un dialogue national pour mettre un terme à la crise.


Situation sociale

La part de la population pauvre a augmenté de 12 % entre 2007 et 2014, pour atteindre 8,1 millions d’habitants, en raison d’une croissance démographique plus rapide que le rythme de réduction de la pauvreté. La pauvreté se concentre de plus en plus dans les régions septentrionales du pays, qui abritent 56 % de la population pauvre.


Situation économique

Le Cameroun est la principale économie de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), une région qui a subi de plein fouet la chute des prix pétroliers. Comme ses partenaires de la CEMAC, le pays a dû mettre en place des mesures d’ajustement budgétaire afin de parer au choc des termes de l’échange, rétablir sa stabilité macroéconomique et restaurer la confiance dans la monnaie commune.
Alors que le Cameroun s’est donné pour objectif d’accéder à la catégorie des économies à revenu intermédiaire de la tranche supérieure d’ici 2035, le  mémorandum économique de la Banque mondiale publié en avril 2017 soulignait la nécessité d’accroître sa productivité et de favoriser le développement du secteur privé. 
Le Cameroun devra en particulier enregistrer une croissance du PIB réel d’environ 8 % (soit 5,7 % par habitant) sur la période 2015–2035. Il faudra pour cela que le taux d’investissement passe d’environ 20 % du PIB en 2015 à 30 % en 2035 et que la productivité, qui n’a globalement pas progressé au cours de la dernière décennie, atteigne 2 %. Ces défis sont considérables, mais à la portée du pays.
En dépit des chocs exogènes et de la crise sécuritaire, l’économie camerounaise a enregistré un taux de croissance estimé à 4,1 % en 2019, grâce au dynamisme du secteur tertiaire et à la croissance de la consommation et des investissements.
Trois facteurs ont permis ce rebond : l’augmentation de la production de gaz naturel, avec le démarrage des activités d’une nouvelle usine flottante de liquéfaction ; le léger repli du secteur pétrolier et le dynamisme soutenu des secteurs de la construction, de l’industrie, du logement et des services.
Le taux d’inflation a augmenté de 1,1 % en 2018 à 2,4 % en 2019, mais est resté en deçà de la norme CEMAC de 3 %. Le déficit budgétaire est en baisse (3,8 % du PIB en 2017, 2,5 % en 2018 et 2,3 % en 2019) grâce à la consolidation budgétaire opérée dans le cadre du programme triennal (2017–2019). Le déficit du compte courant est estimé être au même niveau en 2019 qu’en 2018 (3,7 % du PIB) et devrait décroître à 2,6 % en 2020 (son niveau en 2017). Le Cameroun continue de présenter un risque élevé de surendettement selon l’évaluation faite par le FMI en novembre 2018 (la dette représentait près de 39 % du PIB en 2018 contre 12 % en 2007).
Les dépenses de sécurité générées par les différentes crises sécuritaires et l’arrêt de la Société Nationale de Raffinage (SONARA) en juin 2019 à la suite d’un incendie ont fragilisé les positions budgétaires du pays et la situation du compte courant.

Des Chiffres en image









Intégration régionale et commerce.

Le Cameroun joue un rôle central dans la CEMAC, dont il détient près de 40 % de la masse monétaire. Sur la période 2014–2017, sa part du total des échanges intracommunautaires a atteint 24,7 %, grâce à la relative diversification de son économie et de l’existence de corridors routiers avec tous les pays de la CEMAC et le Nigéria.
De par sa position géographique, la structure et la taille de son économie, le Cameroun constitue la locomotive du commerce sous régional en Afrique centrale en zone CEMAC. L’économie camerounaise représente près de 40% du PIB de la CEMAC, 16,8% des exportations et 38,8% de ses importations. Sa population représente près de 60% de celle de la CEMAC. En dépit de l’importance des échanges du Cameroun avec les pays de la CEMAC et au delà, ceux de la CEEAC et du Nigéria, de nombreux obstacles subsistent pour une utilisation efficiente du potentiel de ces échanges. Le port autonome de Douala qui est le point nodal du commerce extérieur du pays et qui sert également de point d’accès aux opérateurs des pays voisins enclavés (le Tchad et la RCA), présente de nombreux dysfonctionnements, dont notamment un long délai pour les opérations de dédouanement et l’ensablement. En outre, les corridors de transit inter-Etats avec les pays de l’hinterland sont peu fonctionnels du fait de la multiplication des barrières tarifaires et non tarifaires. Par ailleurs, la ratification de l’APE intérimaire avec l’UE en 2014, qui améliorerait la compétitivité-prix des biens importés, pourrait entrainer une baisse de la fiscalité de porte, dans un contexte déjà marqué par des exonérations liées aux incitations à l’investissement
Le Cameroun a accédé au statut de « Pays mixte » au 1 er juillet 2014. Cette reclassification réduit la contrainte de ressources à laquelle le pays était confronté, en tant que pays FAD, et permet de mettre en œuvre son vaste programme de grands travaux structurants
La structure des exportations montre que le pétrole demeure le premier produit exporté avec 48% des recettes totales d’exportation, suivi par : le cacao brut en fèves (11%), les carburants et lubrifiants (6%), les bois sciés (6%), les bois en grume (3%), le coton brut (3%), l’aluminium brut (3%), le caoutchouc brut (2%) et les bananes (1,5%).
Les importations augmentent de 14% et se chiffrent à 3 745 milliards. Cette hausse résulte de celle des achats des hydrocarbures (+36%), du matériel de transport (+48%) et des machines et appareils électriques (+24,5%). A l’inverse, les importations des produits du règne végétal baissent de 22% ; celles des produits alimentaires industriels de 7%.
Par zones géographiques, le Cameroun enregistre des excédentscommerciaux avec l’Union européenne (303 milliards), la CEMAC (77 milliards) et l’Asie du Sud-est (31 milliards). Par contre, les échanges commerciaux sont déficitaires avec principalement l’Afrique de l’Ouest (-806 milliards du fait surtout des importations de pétrole du Nigéria), l’Asie orientale (-413 milliards) et l’Amérique du Nord (-83 milliards).
Au plan bilatéral, les principaux clients du Cameroun sont l’Espagne (17% des exportations), la Chine (15%), les Pays-Bas (11%), l’Inde (10%) et l’Italie (9%). Les principaux fournisseurs sont la Chine (18% des importations), le Nigéria (18%), la France (10%), la Thaïlande (4%) et les Etats-Unis (3,5%).

Environnement des affaires et développement du secteur privé

Le secteur privé camerounais est l’un des plus diversifiés et dynamiques de la zone CEMAC, mais son développement est freiné par deux catégories de contraintes. La première, qui est endogène aux entreprises, est liée à leur manque d’organisation. La seconde catégorie de contraintes, d’ordre exogène, porte sur le coût, la qualité/disponibilité des facteurs de production dont l’énergie, les TIC et les ressources humaines dans certains domaines. Ces contraintes incluent également des freins institutionnels (juridique et judiciaire, réglementaire, financier, bancaire et foncier) et les politiques d’incitations. Avec un niveau oscillant entre 11 et 13% du PIB, le Cameroun affiche un taux de pression fiscale en deçà de son potentiel. Le dialogue entre le Gouvernement et le secteur privé dans le cadre du Cameroun Business Forum (CBF) a permis d’identifier et proposer les réformes à mettre en œuvre pour améliorer le climat des affaires

Secteur financier et inclusion financière.

La fusion en 2020 des deux bourses de valeurs (Cameroun et Gabon) devrait renforcer davantage l’intégration financière de la zone CEMAC.
Le secteur financier camerounais est certes le plus développé de la région CEMAC mais il reste confronté à d’importants défis d’ordre institutionnel, réglementaire et opérationnel. En particulier, l’inclusion financière demeure faible et l’abondante liquidité du secteur n’est pas pleinement et adéquatement transformée. En effet, le secteur financier camerounais représente environ la moitié des actifs financiers de la CEMAC. Il est composé de 13 banques commerciales disposant de 231 agences, un réseau d’épargne postal (CAMPOST), 24 compagnies d’assurances, 1 fonds de pension et 407 institutions de microfinance.
Malgré la diversité et les performances de la grande majorité des sous-secteurs qui le composent (banque, assurance, microfinance, marché financier), le secteur financier se caractérise par la faiblesse du taux de bancarisation (13,5%), du taux de pénétration des assurances (2%), de l’accès au marché financier et, au final, de la faible contribution du secteur financier au financement des investissements privés.

Enjeux de développement

Le Cameroun connaît des problèmes de gouvernance qui freinent son développement et le rendent moins attractif aux yeux des investisseurs. Il est classé 152e sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption 2018 établi par Transparency International, et 166e sur 190 économies dans le dernier rapport Doing Business 2019 de la Banque mondiale sur la réglementation des affaires.
La croissance devrait se maintenir autour de 4 % en 2020 et connaitre un ralentissement en 2021, à 3,4 %.
Le programme avec le FMI s’achèvera en juin 2020 et ses effets devraient se poursuivre en 2020 et 2021.
La ratification de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine par le pays en juin 2019 s’inscrit dans cette perspective.
La mise en oeuvre d’importants projets de chaînes de valeurs dans les filières agro-sylvo-pastorales et halieutiques devrait contribuer au renforcement de l’économie.

La situation sociopolitique continue de demeurer stable malgré les menaces sécuritaires régionales. La mise en oeuvre du DSCE 2010–2019 a conduit à la réalisation d’infrastructures financées en grande partie par des emprunts du secteur public. Toutefois, la croissance demeure en deçà de l’objectif de 5,5 % en moyenne sur la période.
En l’absence de chocs externe et/ou interne, les perspectives économiques à moyen terme sont favorables
Afin d’améliorer le climat des affaires, et sur recommandation du Cameroon Business Forum, plusieurs actions ont été menées depuis 2014. Il s’agit, entre autres, de : l’introduction du paiement électronique au niveau de la CNPS ; la réduction du taux d’imposition des sociétés de 35% à 30% ; la publication d’un guide des procédures foncières, domaniales et cadastrales ; l’élargissement à 42, du nombre de journaux habiletés à recevoir les annonces légales et judiciaires ; l'introduction du « mobile tax » pour simplifier le paiement des impôts ; la suppression du dépôt requis de 10% à la consignation relatif au contentieux fiscal.
Des contraintes subsistent pour la satisfaction des besoins en matière d’éducation, de santé, du foncier et de l’emploi et empêchent de capitaliser les effets potentiels du dividende démographique. L’acquisition de compétences de haut niveau et la formation d’une main d’oeuvre hautement qualifiée demeurent l’un des grands défis du pays.



Voila, c'est fini ....
De belles choses dites sur le Cameroun notamment en terme de perspectives de croissance ... mais c'etait avant
Quand sera t-il veritablement en 2020 au vu de la crise sanitaire... l'avenir nous le dira



Bonne lecture et on se retrouve dans la section commentaires

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